Correspondances - Les Maîtres de Notre-Dame de Paris

Cathédrale pour cathédrale, Saint-Pierre de Lisieux est exactement contemporaine de Notre-Dame de Paris, et leurs styles gothiques d’une même inspiration dans leurs commencements. Chanter, à Saint-Pierre, les Maîtres de Notre-Dame du Grand Siècle ne relève donc pas de l’usurpation d’identité.

Ces maîtres-là exercent au XVIIe siècle à Paris, où palpite le cœur de la musique sacrée depuis l’invention de la polyphonie sous des croisées d’ogives neuves, avant de rejoindre à Versailles la chapelle de Louis XIV. Leurs noms ne sont pas des plus connus – Veillot, Cosset, Lalouette ou Robert – mais leur art, tout de grandeur et de raffinement, mériterait plus de lumière. La situation d’André Campra à la fin du siècle est un peu différente : musicien aixois passé par Notre-Dame, il brille au théâtre et par l’éclat de son Requiem.

Comment cela, un Requiem pour un premier week-end de festival ? Oui, car il n’y a rien à en craindre : sa musique, solaire, tient du vitrail à midi plus que du plomb des ténèbres. La manière de l’ensemble Correspondances – l’alliance de l’esprit et de la matière, la ferveur irradiée par la danse – y est pour beaucoup.